Contexte :
Langues menacées et diversité linguistique en Europe
Rapport de François Alfonsi, débats et vote le mercredi 11 septembre 2013 au Parlement Européent à Strasbourg
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Communiqué (pdf) :
à l’adresse de M. le député Alfonsi, des groupes des députés européens, du président du parlement Européen, et des chroniqueurs de l’actualité européenne, le 28 septembre 2013
Cher concitoyen européen,
Par son vote favorable au rapport de Monsieur Alfonsi, notre parlement européen a, une nouvelle fois, voulu attirer l’attention sur les retards, ou pire sur les échecs de la mise en place d’une politique linguistique qui satisfasse les alinéas des traités européens en matière de défense du patrimoine et de la diversité linguistique et culturelle. Nous, Europe Démocratie Espéranto, soutenons cette volonté et faisons hélas le même constat. Votre prise de position nous fait espérer que vous considérerez avec intérêt les propositions que nous formulons au niveau politique depuis 2003.
C’est donc le moment pour nous de renouveler notre interpellation : "à quoi riment tant de déclarations de principe si les outils d’une politique linguistique globale cohérente ne sont pas envisagés ? En effet, comme le rapport Grin l’a montré, ce n’est pas en consacrant toujours plus, depuis 60 ans, de temps scolaire à l’apprentissage sans fin de l’anglais, que l’on peut honnêtement prétendre défendre la diversité linguistique. Une langue maternelle et une langue de culture pour chacun, et la promotion de la diversité des langues et cultures, voilà la base du consensus de l’Union Européenne actée dans les traités. Or ce minimum est déjà mis en péril, voire déjà anéanti, par un surinvestissement en temps humain et en ressources financières, assujettissant en quelque sorte, les citoyens et leurs représentants à une sous-culture de langue anglaise dégradée, et établissant entre européens une inégalité inacceptable. Cette situation entraîne une garantie d’échec ! La démocratie n’est pas au rendez-vous de nos espoirs, les performances scientifiques et technologiques, donc économiques, sont loin d’être optimales, les décisions politiques sont lentes, contradictoires et non soutenues par l’ensemble des citoyens européens. Cette politique linguistique orchestrée et amplifiée depuis soixante ans entrave la construction européenne, sans jamais être remise en cause. Nous dénonçons cet aveuglement, d’autant que nous disposons d’une solution validée depuis plus d’un siècle.
Nous, Europe Démocratie Espéranto, proposons dans le domaine du commerce, des échanges scientifiques et internationaux européens, l’usage de la langue Internationale Espéranto. Quelques mois seulement d’étude, avec des processus pédagogiques simples, conduisent à un niveau d’expression bien au-dessus des bribes d’anglais actuellement rabâchées à grand frais. Malgré le soutien des institutions comme l’Unesco et d’un grand nombre de personnalités reconnues tout au long de l’histoire pour leur clairvoyance, force est de constater l’ostracisme des institutions européennes à l’encontre de la langue internationale espéranto. Pourtant le transfert d’un dixième des dépenses consacrées à l’anglais, qui est inéquitable et inefficace pour la démocratie, suffirait d’un coup à donner accès à un usage fluide de l’espéranto pour tous les citoyens, préparant de façon remarquable à l’apprentissage de toute autre langue et libérant ainsi les ressources indispensables pour faire vivre la diversité linguistique appelée de ses vœux par le rapport Alfonsi. Bien sûr, et il faut sans doute y voir là une forme d’explication, l’espéranto, à contrario d’une langue nationale comme l’anglais, ne peut être l’outil d’une domination d’un groupe sur les autres, ni d’un profit garanti pour les uns contre les autres. Aussi, nous appelons à ouvrir en prolongement du rapport Alfonsi cette réflexion fondamentale : un député européen attaché au fonctionnement de la démocratie, et à la préservation du patrimoine culturel, peut-il ignorer les propositions d’Europe Démocratie Espéranto ? Certains d’entre vous ont déjà manifesté leur intérêt pour ces questions, mais les déclarations des partis de pouvoir perpétuent le silence sur ces questions essentielles à l’exercice de la démocratie au niveau européen.
Aussi, Europe Démocratie Espéranto portera ces propositions dans les prochains débats pour les élections européennes de 2014. Nous vous remercions de votre attention, et vous adressons nos plus respectueuses salutations.
Vive la culture, vive la démocratie et vive l’espéranto pour que vive l’Europe
Pour le Conseil EDE France
Denis-Serge Clopeau